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Comment favoriser l’immunité du veau ?

Un veau disposant d’une faible défense immunitaire est un veau susceptible de tomber malade. Comment préparer l’arrivée du veau pour répondre à ses besoins, et les combler après sa naissance ?

Témoignage

« Un veau avec un faible potentiel immunitaire aura tendance à être plus facilement malade et perdra de sa rentabilité économique. Le potentiel de GMQ, très bas, mettra du temps à revenir à 100% de son niveau une fois l’animal guéri. Arrivés à un âge équivalent des veaux en bonne santé, ces animaux seront plus faibles, moins gros ou moins lourds, et auront peut-être un mauvais aspect. Il est donc important, pour les éleveurs, de tout faire pour favoriser le développement immunitaire des veaux. »

Louise ICARD
Xperte Optima

A la naissance du veau, sa quantité d’anticorps est insuffisante pour répondre aux agressions extérieures. C’est une porte ouverte à certaines pathologies comme les diarrhées, les troubles respiratoires, ou encore les septicémies. Un veau faible représente des dépenses thérapeutiques mais aussi un manque à gagner lors de la vente : son GMQ sera inférieur aux autres veaux. Ici, c’est la santé et la survie des veaux qui est en jeu. Alors, comment faire pour améliorer son immunité ?

 

Avant la naissance, bien gérer la préparation au vêlage

 

Le placenta agit comme une barrière entre la mère et le veau. Il n’y a pas d’échanges d’anticorps possibles durant la gestation. Le veau a un terrain immunologique neutre à la naissance, qui doit être rapidement comblé afin d’éviter tout problème de santé.

Bien que le veau ne puisse pas hériter directement des anticorps de sa mère, il développera par lui-même son système immunitaire durant la gestation.

Il commencera par synthétiser les immunoglobulines M (IgM) à partir du 4ème mois de gestation (118 jours). Les IgM servent à repérer les bactéries dans le sang et aident à les détruire. A partir de 180 à 200 jours, Les Immunoglobulines G (IgG), qui servent à repérer et détruire les agents pathogènes, qu’ils soient en dehors ou non de la circulation sanguine, sont à leur tour synthétisé. Cependant, ces immunoglobulines ne sont pas suffisantes pour assurer au veau une immunité convenable à sa survie lors de sa naissance (Thèse de Trillat Pauline « Coût du défaut de transfert d’immunité passive chez le veau et économie des stratégies préventives associées », 2015).

 

L’immunité du veau doit donc se préparer avant sa naissance. La préparation au vêlage de la mère est une phase importante car elle influence la quantité d’immunoglobulines présentes dans le colostrum. Si le tarissement est inférieur à 3 semaines, ou supérieur à 90 jours, les taux seront plus faibles, et le colostrum sera de moins bonne qualité.

 

Pour Louise ICARD, Xperte Optima, « durant la préparation au vêlage, il est important de préparer le bon état corporel de la mère pour anticiper le vêlage. Elle ne doit être ni trop grasse, ni trop maigre, et disposer des minéraux dont elles ont besoin. Aujourd’hui on leur demande beaucoup, et les besoins ne peuvent pas être couverts à 100% par la ration. Il ne faut pas oublier qu’elle porte un veau en fin de vie fœtale, qui mobilise beaucoup de ressources. La santé du veau est en lien direct avec l’état de la mère. En gérant la minéralisation lors de la préparation au vêlage, c’est la forme du veau à la naissance que l’on anticipe. Des solutions telles que le « Prévêlage » dans la gamme GENIAL existent. "Prévêlage", dispensé durant 45-60 jours en mélangeant la dose de 150 à 180g dans les céréales, permet de préparer la santé du veau, via sa mère, notamment grâce aux apports en Sélénium. »

 

La bonne santé du veau dépend également du bâtiment où il naitra. Si la mise-bas a lieu dans un bâtiment sale, ou s’il y a eu des problèmes sanitaires, cela ne va pas aider le veau : il quittera la vie fœtale où il était bien protégé, pour aller dans un environnement peu propice à son bon développement. Un vide sanitaire durant la saison de pâturage peut s’avérer utile pour assainir l’environnement des mise-bas. Au programme : curage, lavage, désinfection des murs…

 

Veaux Charolais Luc Pupat XR Repro 2

L’importance du colostrum à la naissance…

 

« Le colostrum, le premier lait absorbé par le veau, est une grande source de nutriments et d’anticorps. C’est lui qui permet le transfert des anticorps maternels pour créer l’immunité passive, explique Louise ICARD. Et pour que le colostrum soit efficace, il doit être administré rapidement après la mise-bas, et en bonne quantité. »

 

Chez le veau, c’est l’intestin grêle qui assimile les immunoglobulines. Cette capacité d’absorption diminue avec le temps. Au bout de 36h, elle est quasi nulle. En parallèle, plus le temps avance moins le lait ne contient de colostrum. Il faut donc que la première prise s’effectue dans un délai de 8 heures maximum après la naissance (Maillard R., 2006 ; Milon A. 1986).

 

La quantité de colostrum reçue par le veau est un facteur à ne pas négliger. Il est recommandé une ingestion de 3 à 4 L, ou 10% du poids vif. Sans cette prise, ou avec la prise d’un colostrum de faible concentration en IgG, le veau tombera facilement malade et ne passera peut-être pas les premiers mois de sa vie. Analyser la quantité d’immunoglobulines avec un réfractomètre peut être un bon moyen de s’assurer de la qualité de ce dernier. Un veau venant de naître et recevant un colostrum peu dosé peut recevoir une seringue d’« Immunivo ». Il s’agit d’une seringue contenant 60ml de colostrum avec de la vitamine E, de la vitamine C, du sélénium et des oligo-éléments.

 

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« L’immunité passive, acquise grâce à la première tétée de colostrum, diminue progressivement, ajoute Louise ICARD. En parallèle, le corps du veau prend le relai et produit ses propres anticorps. L’immunité active se met en place, pour atteindre son apogée à environ 60 jours.

 

Nous avons donc un creux immunitaire à combler ! C’est pourquoi nous préconisons régulièrement l’Imunobol, à administrer au veau 24 à 48 heures après sa naissance pour accentuer ses défenses contre toutes les agressions : pathogènes, virus, bactéries, etc. durant 42 jours. Ce bolus permet d’acquérir plus rapidement l’immunité active, ce qui est une chance lors des phases de stress où les veaux sont le plus sensibles. Lorsque le creux immunitaire est comblé, cela permet aussi de garder des défenses stables pour limiter les problèmes de santé. »

 

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