Le MAG

La reprise de cyclicité des vaches laitières

Rédigé par XR-Repro | Nov 4, 2021 10:00:00 AM

Une bonne reprise de cyclicité est déterminante pour le cycle de production de l’animal. Elle permet en effet une bonne reproduction et une diminution de l’intervalle vêlage-vêlage.


Xpert TE et formateur repro, Damien JOLIVET nous explique les éléments déterminants pour une bonne reprise de cyclicité.

 

L’INVOLUTION UTERINE


« Pour que l’involution utérine se passe bien, il faut avant tout une bonne gestion du tarissement ! C’est essentiel ! On ne le dira jamais assez, mais c’est une période-clé pour la future lactation !

 


C’est à ce moment-là que l’on refait les niveaux sur la vache et qu’on prépare la lactation à venir. Il est donc très important de minéraliser les vaches taries pour qu’elles puissent subvenir à leurs besoins et bien redémarrer.


Le tarissement va également avoir un impact important sur les conditions de vêlage, pour éviter les problèmes de retentions placentaires et métaboliques. Au moment du vêlage, rappelons que le but est d’intervenir le moins possible, et uniquement si cela est nécessaire, afin d’éviter les problèmes d’infections. Généralement, lorsque la période de tarissement est bien gérée, tout le reste se passe dans de bonnes conditions.


Pour vérifier l’involution utérine, on peut faire appel à son Xpert, pour réaliser une échographie aptitude, à partir de 30 jours après le vêlage. Cela permet de vérifier si la taille de l’utérus est redevenue normale. Il faut en moyenne 30 à 40 jours pour qu’il la retrouve. L’Xpert peut également vérifier la cyclicité de la vache, regarder s’il y a déjà eu une chaleur et s’il n’y a pas d’anomalies. Le but étant d’anticiper les problèmes plutôt que les subir au moment de l’insémination. »

 

LE DEMARRAGE DE LACTATION


« De façon générale, une laitière a une note de 3,5 au moment du tarissement et du vêlage, qui tombe autour des 2,5 au moment de la reproduction. Au démarrage de lactation, il est normal que la vache perde de l’état, car au bout de deux semaines, elle est au maximum de ses besoins en PDI. Au bout d’un mois, elle est au maximum de ses besoins en UFL, et au bout de 6 semaines, elle est au pic de lactation. Mais elle n’atteint son pic d’ingestion qu’au bout de deux mois après vêlage.

 

 

Il faut ainsi anticiper cette perte d’état le plus possible, pour qu’elle soit la plus faible possible.


Pour contenir le déficit énergétique, il est recommandé de concentrer la ration. Il est possible d’utiliser du propylène glycol sur les hautes productrices, pour les aider à perdre le moins d’état possible et donc maitriser la capacité d’ingestion. »

 

REPRISE DE LA CYCLICITE et PREMIERES CHALEURS

 

« La reprise de cyclicité est liée à la perte d’état. Plus la perte d’état est importante suite au vêlage, moins la vache reviendra rapidement en chaleur. L’inverse est également vrai, moins la vache perd d’état, plus celle-ci reviendra rapidement en chaleur. Or, plus une vache revient en chaleur rapidement après le vêlage, meilleure la reproduction s’annonce.


Il y a également quelques bases à respecter.


Par exemple, il n’est pas recommandé d’inséminer une vache sur une première chaleur, mais préférable de laisser passer une voir deux chaleurs (selon la date de la première si trop proche du vêlage ).


Il ne faut pas non plus inséminer une vache avant 50 jours après vêlage.


 

La reproduction doit être adaptée au cas par cas, vache par vache, en fonction de la production laitière. Il existe un repère toutefois, pour savoir quand inséminer…. C’est la production au pic de lactation multipliée par deux ! Ainsi, une vache à 25 kg de lait au pic de lactation peut être inséminée à partir de 50 jours.

 

Toutefois, pour une vache haute productrice à 40 kg de lait au pic, il est souhaitable d’attendre qu’elle soit en reprise d’état, car elle puise trop dans ses réserves. Le taux protéique est un indicateur qui reflète bien la reprise d’état ; il aide à prendre la bonne décision. Il faut que celui-ci soit en progression et idéalement au-dessus de 29 en Prim’Holstein et 30 en Montbéliarde pour pouvoir mettre la vache à la reproduction.

 

Une fois la reprise de cyclicité confirmée, reste à observer les chaleurs ! Pour favoriser l’expression des œstrus, l’idéal est d’avoir un bâtiment lumineux, confortable, avec des sols qui ne soient pas glissants. Cela permet aux éleveurs de mieux observer les signes, pour les noter, par exemple sur le calendrier que nous vous fournissons chaque année. Il est bien sûr profitable, si on le souhaite, de s’équiper d’un détecteur de chaleurs pour avoir un historique de données plus important qui sécurise la prise de décision avec l’Xpert le jour de l’insémination. »