Installés dans le Rhône, sur la commune de Coise, les 2 associés du GAEC des Lys conduisent un troupeau de 75 vaches laitières de races Montbéliarde et Red Holstein. Avec 70 hectares de SAU dans les Monts du Lyonnais, les exploitants misent sur l’amélioration de la longévité de leur troupeau pour diminuer l’intensification du système, diminuer les effectifs et être autonome en fourrages. Face aux impacts du changement climatique, sécuriser le bilan fourrager est, pour eux, devenu une nécessité !
DES SOUCHES TRAVAILLEES DEPUIS PLUS DE 10 ANS
L’exploitation a toujours eu à cœur de travailler la longévité de ses vaches. « Si on regarde le troupeau aujourd’hui on s’aperçoit que nous avons des lignées qui sont présentes depuis bientôt 10 ans, avec leur descendance, explique Sylvain PALANDRE. Sur certaines, on peut même remonter jusqu’à 5 générations ! Sans y regarder tous les jours, on peut s’apercevoir que les lignées qui résistent ont un lien avec l’index longévité relevé sur le rendu de génotypage. »
Exemple d’une lignée résistance avec de bons index longévité
LE CONFORT DU BÂTIMENT EN SOUTIEN A LA LONGEVITE
« Depuis 20 ans que je suis installé sur l’exploitation familiale, explique Sylvain PALANDRE, il est vrai que le climat a évolué, avec de plus en plus d’à-coups climatiques. Les printemps sont souvent secs, suivis d’étés qui commencent à être vraiment caniculaires. Pour assurer la production laitière et indirectement notre revenu, il a fallu nous adapter et faire en sorte que les animaux soient dans un confort extrême.
Pour cela, nous avons travaillé sur l’aménagement de notre bâtiment car l’été, les animaux y sont très présents, de leur propre volonté. Il y a 8 ans, nous avons commencé par installer la ventilation, ce qui permet de maintenir une température supportable. Plus récemment, nous avons insisté sur l’aspect du confort pour avoir des animaux qui puissent exprimer pleinement leur potentiel laitier. Nous avons mis en place des tapis derrière les cornadis et sommes passés en logette creuse il y a 2 ans. Les animaux sont couchés une bonne partie de leur journée. Ces améliorations permettent un confort optimal et participent à l’amélioration de la longévité de nos vaches. »
MIEUX SELECTIONNER POUR OPTIMISER LE RENOUVELLEMENT
Depuis 2011, toutes les femelles de race pure sont génotypées à la naissance. L’objectif de cette technologie est d’aider les éleveurs à affiner la stratégie d’accouplement.
Les femelles devant assurer le renouvellement, identifiées sur leur potentiel de production laitière, reproduction, santé mamelle et longévité, sont toutes inséminées avec de la semence sexée. Les autres inséminations sont faites en croisement Yperios Charolais Excellence. La semence sexée, doublée des index génomiques, aide à construire le troupeau qui répond aux objectifs de l’élevage. Les gains de productivité, plus rapides, permettent de réduire le nombre de femelles et le coût d’élevage des génisses (coût individuel estimé à 1500 €) et de dégager plus de marge avec les veaux croisés.
« Avant les nouvelles adaptations du bâtiment avec ventilation, tapis et logettes creuses, rappelle Sylvain PALANDRE, le rang de lactation était de 2,5 pour un âge moyen à la réforme de 5 ans. Les anciens bâtiments engendraient de nombreux problèmes sur les animaux, avec un nombre important de réformes.
Aujourd’hui, le but de l’exploitation est de faire vieillir les animaux une demie, voire une lactation supplémentaire. Ce gain de lactation permettra de diminuer le renouvellement de 30 à 25 %, ce qui entrainera une diminution des effectifs. »
DIMINUER L’ÂGE AU VÊLAGE POUR ENCORE GAGNER EN STOCKS FOURRAGERS
Dans le cadre du changement climatique qui se renforce aujourd’hui, il parait aussi important d’allier la baisse du renouvellement et la diminution de l’âge au vêlage pour gagner en stocks fourragers avec moins d’effectifs.
« Pour s’adapter au climat, on s’aperçoit qu’il faut rentrer beaucoup plus de fourrage qu’avant, pour être capables de nourrir les animaux l’hiver, mais également l’été, continue Sylvain PALANDRE. Or chez nous, les animaux sont complétés à l’ensilage toute l’année, et notre objectif est de valoriser au mieux ce que l’on produit sur la ferme.
Pour diminuer les effectifs et économiser sur les fourrages grossiers, nous réalisons des vêlages précoces, entre 24 et 26 mois. Pour cela, il faut d’avantage complémenter les jeunes pour qu’ils aient une bonne croissance. En contrepartie, on observe un gain jusqu’à 10-12 mois de l’âge au premier vêlage par rapport à du vêlage tardif. Avec un lot de génisses en moins, on tend vers une autonomie fourragère, avec moins d’achats extérieurs que ce soit en fourrages ou en aliments. »