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Gagner en précision grâce au pointage & au génotypage

Installés en Gaec en Isère, Julien GIRARD et ses deux associés ont fait le choix, il y a 8 ans, de continuer l’ascension des performances techniques et économiques de leur troupeau Montbéliard en continuant à pointer leurs animaux, mais aussi en se lançant dans une démarche de génotypage.

Témoignage

Le génotypage et le pointage sont des outils complémentaires d’aide à la sélection. Ça nous a permis d’être plus rigoureux. Plus on a de données concrètes, plus on est juste et plus on arrive à avoir une sélection précise. Le génotypage et le pointage combinés nous ont permis d’élever vraiment notre troupeau à la hausse.

Julien Girard
Gaec du Serpaton (38)

Installés sur la commune de Saint-Paul-lès-Monestier, Julien Girard, sa femme Emilie et son frère Maxime sont à la tête d’un troupeau de 60 Montbéliardes à la traite sur une SAU de 130 ha. L’exploitation produit chaque année 470 000L avec une moyenne par vache légèrement en dessous des 8000 kg. Dans sa quête de performances, le Gaec du Serpaton a décidé il y a bien longtemps de se servir des outils mis à sa disposition, avec d’abord l’utilisation du pointage, puis, il y a 8 ans, avec la mise en place du génotypage sur toutes les génisses. Retour sur les progrès enregistrés…

 

Le pointage : une histoire de famille !

 

1 pointage montbeliard charlotte gayet

 

« Le Gaec du Serpaton est une exploitation familiale, explique Julien Girard. Avant mon installation et celle de mes associés, c’était mon père qui était à la tête du troupeau de montbéliardes. Les objectifs de sélection étaient légèrement différents de ceux d’aujourd’hui. A l’époque, il avait tendance à sélectionner beaucoup sur la production des vaches, et dans un deuxième temps venaient la morphologie et les autres critères. »
Déjà en quête de progrès technique et d’une meilleure sélection des animaux, le père de Julien s’est lancé dans le pointage dès qu’il a été possible d’en faire. « Le pointage lui servait à avoir des données chiffrées et concrètes sur ses animaux afin d’avoir un suivi plus précis de la sélection. Il permettait d’établir la carte d’identité morphologique de nos animaux en ayant un regard extérieur et objectif. »
Pour Julien, il n’est pas toujours facile d’être objectif : « on a tendance à voir toutes nos vaches comme de très belles vaches et ce n’est pas forcément le cas. De plus, chaque personne est différente et nous n’avons pas tous la capacité de pointer nos animaux nous-mêmes. L’aide d’un professionnel est très importante ! »

Une montée en puissance grâce au génotypage

2 genotypage

A la reprise de l’exploitation, les associés ont rapidement compris que la sélection sur la production des vaches en lactation n’était pas forcément suffisante. « On s’apercevait que certaines vaches ne transmettaient pas leur potentiel à leur fille, explique Julien. On sélectionnait sur une souche qui avait l’air super et en fin de compte, ce n’était pas la bonne et on perdait forcément un peu de temps. On ne savait pas où appuyer correctement au niveau de la sélection. »

C’est ce constat qui, il y a 10 ans, a conduit le Gaec du Serpaton à se lancer dans le génotypage. « Nous avons été parmi les premiers à nous lancer, se souvient Julien. Nous avons très vite compris que le génotypage permet d’aller encore plus loin dans la sélection, pour permettre de gagner du temps en commençant directement sur les génisses avant qu’elles ne soient en production. Faire de la sélection uniquement sur les mères, c’est bien, mais ce n’est pas forcément représentatif de ce que la génisse va donner. Depuis 8 ans, nous génotypons toutes les génisses de façon systématique ! Ce n’est pas pour autant que nous avons délaissé le pointage. Nous continuons d’en faire car pointer toutes les femelles permet d’allier la pratique à la théorie. Ainsi, plus on a d’information et plus on arrive à être performant ! »

 

Pointage & génotypage : 2 vecteurs d’optimisation

de la stratégie d’accouplement

 

vaches_montbeliardesProgressivement, les objectifs de l’exploitation ont quelque peu changé. Le Gaec recherche désormais des vaches qui font du lait, avec des taux et peu de cellules. « Nous surveillons aussi la synthèse du corps de nos vaches, ajoute Julien. Avec notre système à l’herbe, les vaches pâturent le plus souvent possible. Il est donc nécessaire qu’elles aient une grande capacité d’ingestion afin de répondre à leurs besoins énergétiques. Nous prenons garde aussi au fait que nos vaches aient la capacité de faire le yo-yo, avec un bon déficit au vêlage mais aussi avec la capacité de reprendre rapidement derrière. » Pour essayer d’avoir une meilleure efficacité alimentaire, les associés sélectionnent sur la qualité bouchère, sur la synthèse du corps et sur la profondeur des flancs.
La bonne connaissance du potentiel génétique des femelles du troupeau a également permis de faire évoluer la stratégie de reproduction avec un choix de semence plus adapté aux objectifs de l’élevage. « Pour le renouvellement, nous cherchons à n’avoir qu’une vingtaine de femelles pleines en sexé, vaches et génisses confondues. Les autres femelles sont inséminées en croisement Charolais. Chaque femelle en sexé reçoit une dose en XtremIA. Et si cela ne fonctionne pas, les femelles passent directement en Charolais. Quelques femelles sont gardées afin de refaire une deuxième dose en sexée afin d’atteindre le quota de 20 femelles pleines pour le renouvellement. »
Le génotypage a ainsi permis aux associés de monter en gamme et d’améliorer la sélection des femelles à mettre en sexé.

Des résultats qui renforcent les choix des associés

 

« Au fil des années, explique Julien, le génotypage a permis de cibler les animaux à problème pour mieux les sélectionner. On a vu une grosse progression de l’ISU moyen des génisses. En 2011, lors du lancement du génotypage on avait un ISU moyen qui était de 102 points. Aujourd’hui, les derniers génotypages ont montré un ISU moyen à 130 points.
Au niveau de la production il y a eu une augmentation entre l’année 2016 et l’année 2021 qui s’est accompagnée d’une légère amélioration des taux. Cet accroissement se fait lentement en raison d’un effet milieu mais aussi d’un choix de ration avec un système herbager.
Le taux de cellules a quant à lui drastiquement diminué entre 2016 et 2021, le changement de pratiques y ayant bien contribué, au moment de la traite, mais aussi avec le changement de la litière des logettes. Aujourd’hui, le troupeau est beaucoup plus homogène qu’il y a quelques années ! »

tableau gaec serpaton

 

Pour l’éleveur, la clé de cette évolution réside aussi dans le fait que les objectifs d’accouplement sont restés stables dans le temps. « A notre installation, nous avions bien réfléchi à nos objectifs pour qu’ils soient durables dans le temps et cela fait 8 ans qu’on ne les a pas changés. »
Le génotypage, combiné à la semence sexée a aussi permis d’améliorer des points qui n’étaient pas recherchés par Julien. Les mamelles font partie des postes qui ont été améliorés sans le vouloir. Elles sont maintenant très régulières avec des bonnes attaches, un bon développement, de bons écarts et un bon équilibre.
Pour Julien, le génotypage et le pointage sont des outils complémentaires d’aide à la sélection. « Ça nous a permis d’être plus rigoureux. Plus on a de données concrètes, plus on est juste et plus on arrive à avoir une sélection précise. Le génotypage et le pointage combinés nous ont permis d’élever vraiment notre troupeau à la hausse. »

 

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