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Gagner en sécurité et en temps de travail

Interview de Célia Chapuis, Xperte, qui nous explique comment un véhicule 4*4 a changé sa vie en sécurisant ses tournées.

Témoignage

Conduire un 4*4 n’est pas un caprice de star ! Croyez-moi, ça a changé ma vie ! Je me sens plus en sécurité, je gagne du temps, et ça rassure mes éleveurs. Quand ils ne me voyaient pas arriver et que le téléphone ne passait pas, comme la plupart du temps sur le secteur, ils se demandaient où je pouvais bien être coincée. Maintenant ça roule pour nous, c’est top !

Célia CHAPUIS
Xperte, secteur de Saint-Nectaire

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Titularisée sur le secteur de Saint Nectaire en décembre 2019 après avoir été formée par le groupement d’employeurs #axia, Célia Chapuis a été équipée en mai 2021 d’un véhicule 4*4. Dans cette interview, elle nous raconte en quoi cet utilitaire a changé sa vie d’Xperte Repro…

 

La traite au charriot imposée par l’AOP

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Dans la zone AOP du Saint-Nectaire, les éleveurs ont obligation de faire pâturer les vaches. C’est une chance pour nos montagnes qui s’en trouvent entretenues, mais pour les éleveurs qui n’ont pas de place autour des bâtiments, c’est souvent une contrainte dont on n’a pas idée! La traite doit se faire dehors, « au charriot ». Pour les exploitants, c’est beaucoup de travail car il faut pouvoir véhiculer l’eau et l’alimentation sur les différentes pâtures. Et pour nous, les inséminateurs, il est très compliqué d’accéder aux vaches pour faire notre travail dans de bonnes conditions.

Sur mon secteur, 25 éleveurs traient dehors. 4 montent en estive à plus de 1300 mètres d’altitude quand les autres ont des parcelles moins éloignées des bâtiments mais qui nécessitent de changer tous les 15 jours les vaches de place.

Autant vous dire que ces endroits sont souvent difficiles d’accès ! Les chemins d’accès sont très abimés, et souvent, sur 2 à 3 kilomètres, le plancher du Kangoo raclait les cailloux. J’ai crevé 4 fois l’été précédent. Les éleveurs étaient obligés de venir avec le tracteur pour remorquer la voiture. Par temps de pluie, avec le risque de m’enterrer, je préférais carrément ne pas monter. Ce n’était pas juste pour mes éleveurs qui doivent avoir droit au même service que les autres adhérents de la coopérative !

Snapchat-923317332Ces conditions, je les retrouve aussi en hiver. Par saison, je pouvais rester coincée dans le fossé jusqu’à 3 fois par semaine. Les routes ne sont pas déneigées tôt, voire fermées, avec des congères importantes. Pour passer d’un plateau à un autre, ça peut me prendre jusqu’à 6 fois plus de temps. Avec le 4*4, je ne prends plus aucun risque et je mets les roues motrices dès qu’il pleut. La voiture tient bien la route et je me sens en sécurité. J’ai moins la pression, je peux me concentrer sur les choses à faire et je roule plus tranquillement.

Moi qui suis d’un naturel plutôt enjoué, je n’aimais pas me retrouver dans ces situations inconfortables, arriver furax, stressée, désolée… Pas toujours facile d’approcher sereinement les animaux dans ces conditions. D’autant plus que le temps perdu devra coûte que coûte être rattrapé ! Et du temps, on en perd forcément en inséminant au charriot, car le véhicule est en général garé, au plus près, à 200 mètres des vaches, au plus loin à 1 kilomètre. Alors quand on doit faire 2 allers-retours minimum jusqu’à la voiture, ça en fait de l’exercice !

Sensibiliser les éleveurs à la sécurité de tous

Je remercie vraiment la coop qui a pris le temps d’étudier ma demande et a accepté cet investissement. Le responsable de la flotte automobile est venu tourner avec moi, et il s’est vite rendu compte que notre demande, à mes collègues et moi, n’était pas un caprice de star.
Pour tout vous dire, mes éleveurs étaient presque aussi contents que moi ! Pour eux, c’était une nécessité.

De façon générale, j’échange pas mal avec eux pour tâcher de les sensibiliser à la sécurité de tous, y compris la leur dans leur exploitation. L’hiver 2020, j’ai eu un gros souci de genou à cause d’une vache. Ça m’a salement secouée et les éleveurs aussi. Maintenant, je passe toujours aux heures où il y a quelqu’un, et si une vache est pénible, ils interviennent.

Aujourd’hui, il y a très peu de box d’isolement et parfois même pas de passage d’homme. J’insémine et j’échographie les vaches au cornadis. Personnellement, je trouve qu’un box serait utile, d’abord parce qu’il servirait à tout le monde, dès qu’il s’agit d’approcher un animal. Et aussi parce que ça permettrait de renforcer la réussite à l’IA. Je crois aujourd’hui qu’on banalise trop ce geste, et qu’on oublie que le dépôt de la semence doit être très précis pour maximiser les chances de fécondation.
J’ai vu que notre Direction a lancé en septembre la création d’une Commission Sécurité. Je trouve ça super si ça peut m’aider à sensibiliser encore davantage mes éleveurs, en apportant soit des aides financières soit des idées d’aménagement à moindre coût. Il faudrait vraiment aussi mettre les Chambres dans la boucle, ce sont elles qui participent aux projets de création des bâtiments neufs !
Voilà, en tout cas, je remercie vraiment les éleveurs de mon secteur pour toute cette gentillesse et cet intérêt. C’est chouette d’être tous ensemble si solidaires!

 

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