À Rigneux-le-Franc, sur l’exploitation familiale du GAEC du Giroux, la transplantation embryonnaire est une stratégie à long terme, construite avec rigueur et passion génétique.
Rencontre avec Clément THIÉVON, jeune éleveur de 23 ans, qui nous partage ses convictions et ses réussites.
Depuis bientôt 15 ans, le GAEC du Giroux fait appel à la transplantation embryonnaire pour accélérer le progrès génétique de son troupeau de 150 vaches laitières, de race Simmental et Montbélliarde. L’objectif ? Multiplier les meilleures lignées.
« On cible nos bonnes familles, des vaches qu’on a déjà vues produire, qui ont deux ou trois lactations. L’avantage, c’est qu’on connaît leur potentiel et celui de leurs filles. Grâce à la TE, au lieu d’avoir une ou deux descendances, on peut en avoir 10 ou 15. »
Une stratégie qui porte ses fruits : l’élevage a récemment vu sortir un taureau d’IA, TITAN, issu d’une famille travaillée en transplantation depuis plus de 10 ans.
« C’est une vraie fierté, on voit le fruit de notre boulot. Sans la transplantation, ce taureau ne serait jamais né. »
Ici, pas de collecte au fil de l’eau. L’équipe a fait le choix de regrouper les efforts pour maximiser la réussite.
« On fait une ou deux collectes par an, avec 4 à 6 donneuses d’un coup. C’est une charge de travail qu’on concentre sur une période choisie »
Les receveuses sont également soigneusement préparées : des lots de 25 à 40 génisses sont synchronisées pour que tout soit prêt le jour J. Une organisation millimétrée, mais indispensable.
Au GAEC du Giroux, la transplantation, c’est d’abord une aventure humaine.
« On fait ça en équipe, avec Jean-Marie notre inséminateur, toute l’équipe TE de XR Repro, et nous sur la ferme. Quand ça marche, c’est un super moment. On mange ensemble à midi, on rigole, et on savoure le résultat. »
Mais le succès n’est pas toujours au rendez-vous. Clément en sait quelque chose :
« La première fois, on a collecté deux vaches… pour deux embryons. Huit mois après, on en a eu 42. Faut pas s’avouer vaincu. Rien n’est jamais joué. »
Le mot d’ordre, ici, c’est la persévérance.
« Des fois ça marche, des fois non. Faut se remettre en question, ajuster le protocole, discuter avec l’équipe, et ne pas baisser les bras. La réussite finit toujours par revenir. »
Le GAEC a aussi mis en place une gestion de stock de ses embryons.
« On congèle systématiquement. Quand on a une receveuse bien en phase, on dégèle et on implante. Ça nous donne plus de souplesse. »
Pour Clément, la TE a largement fait ses preuves. Et les perspectives sont encore nombreuses :
« Techniquement, c’est au point. Mais si on pouvait faire de l’Opu en ferme, ça permettrait d’aller chercher des ovocytes sur des vaches gestantes, ou des vaches à problèmes. On pourrait encore gagner en génétique. »
Côté objectifs, l’élevage reste fidèle à ses critères :
« On cherche des animaux solides, avec de la morpho, du fonctionnel. On travaille sur nos familles, celles qui marchent chez nous. Et on les multiplie. »
Clément conclut avec un message essentiel :
« La TE, c’est pas magique. Des fois ça marche pas. Mais faut pas lâcher. Persévérez, testez, discutez avec l’équipe. Et surtout, choisissez bien vos périodes, organisez-vous. La réussite, elle arrive, et quand elle arrive… ça fait plaisir. »